Création d’un vélo typé gravel à partir d’un cadre Columbus
Les étapes de la construction.
1. Le groupe
On va partir sur un groupe Dura Ace 1er génération. Le nom Dura Ace est lié à l’alliage Duralumin à base d’aluminium (95%) de cuivre (4%) et de Magnesium (1%).
Bien qu’ancien, le matériel est resté comme neuf, sans aucun jeu ! Par exemple, les roulettes du dérailleur ne sont pas en plastique, mais en alliage de métal. C’est probablement quelques grammes plus lourd, mais construit pour durer plusieurs générations…
Une selle San Marco Rolls, encore en très bel état. Le tout en provenance d’un ancien cadre Gitane monté par un artisan des années 80 -90.
Pour mon client, le choix du cadre sera en taille 50. Un cadre Italien du constructeur CBT Italia qui existe depuis le début des années 50.
Leurs cadres ont une sérieuse réputation et l’entreprise a toujours privilégiée la qualité plutôt que la quantité.
2. La mise en oeuvre du cadre.
Le cadre étant de petite taille, il a fallu raccourcir le tube de fourche de manière à ce que le jeu de direction se positionne sans problème.
Le boitier de pédalier sera italien aussi, il est donc en 70mm.
Début du décapage. C’est probablement l’étape la plus longue et la plus fastidieuse du projet. Il faut s’y reprendre à plusieurs fois avec les produits décapants, utiliser des équipements de protections et on peine à en voir la fin !
Mais avec de la persévérance, on fini par avoir un cadre parfait, aussi neuf que s’il était sorti de l’usine.
On ne voit pas trop bien sur la photo, mais les chromes sont restés nickel malgré plusieurs décennies sans que des traces de chutes soient visibles.
Les raccords de tubes ressortent bien et vu que la cadre a entièrement été décapé il en sera de même pour la peinture neuve !
Et soit dit en passant, le cadre s’est momentanément allégé.
Cela ne va pas durer. La prochaine étape sera la mise de l’apprêt.
3. Les roues
Je me souviens de ces roues ! A l’époque de mon Giant Cadex, que j’ai toujours, je ne cessais que de les voiler ! Et au 3ème essai, mon vélociste a mis des Rigida, comme ici et le problème a été réglé. Elles avaient une excellente réputation à l’époque et je confirme !
Ici, la roue est sur son centreur de manière à rectifier, le voile, le saut et dans le cas présent c’était surtout le centrage qui faisait défaut.
Les moyeux montés sur les roues sont des Record Campagnolo. Une conception simple, légère et durable.
Un bon coup de nettoyage et de graisse neuve et voilà quelque chose qui tourne vraiment rond. Mieux qu’avec des roulements annulaires je dirais.
Pour une utilisation la plus large possible, je vais changer la cassette. 13 – 23 c’est vraiment pour les coursiers !
4. Montage à blanc
Nous avons vu que le jeu de direction et la fourche se montaient correctement sur le vélo. Il reste à tester le boitier de pédalier pour valider le bon alignement de la chaine.
C’est uniquement sur le 3ème pignon que la chaine est bien alignée. Techniquement cela fonctionne mais la chaine vient frotter sur le grand plateau lorsqu’elle est sur le petit pignon.
C’est lié au fait que le boitier de pédalier est trop juste pour ce type de montage. Ce n’est jamais évident de trouver le bon matériel qui correspond du 1er coup lorsqu’on a un cadre nu à monter.
Je vais donc en installer un autre un peu plus large pour régler ce problème.
Le dérailleur avant me pose des difficultés également.
Lorsqu’il est fixé sur la patte, ce dernier n’est pas du tout aligné avec les plateaux. Du coup, je ne dispose pas du bon dérailleur.
Je vais regarder si je peux monter un autre modèle mais à priori, vu que la peinture n’est pas encore faite, en chauffant la patte on pourra bien aligner l’ensemble !
5. Montage des nouvelles roues
Dans les années 90, les jantes faisaient toutes à peu près 13mm de largeur interne sur les vélos de route. On ne pouvait monter que du 25mm au maximum.
C’est très bien pour la route, mais pour faire du gravel c’est insuffisant. L’idée a donc été de trouver une polyvalence entre une utilisation route et une une utilisation gravel.
Avec des cerclages de 17mm en interne, on pourra monter des pneus de 25mm pour la route et jusqu’à 52mm pour une utilisation gravel. Même si la géométrie de notre vélo ne nous permettra pas de dépasser les 35mm, cela permet d’avoir une paire de jante sur mesure et pouvant faire double usage.
Les deux moyeux en photo complètement restaurés avec un nouveau graissage près à affronter quelques décénnies supplémentaires !
Pour la roue libre, on pourra monter jusqu’à du 10 vitesses mais sur ce montage je vais me limiter à 7 vitesses puisque le dérailleur, nous le savons fonctionne pour 7 vitesses.